"Yet what is any ocean, but a multitude of drops ?"

Deux filles en pleurs sur le parking d'un cinéma, un soir où il fait froid et où il est très tard.

Je suis d'un ridicule, putain. Je m'efforce de te prouver par A + B que ce n'est pas parce qu'il n'est plus là que tout ton monde va s'écrouler, que ce n'est pas parce que tu es triste que tu dois être engloutie, que tu as le droit d'être triste, que tu dois même, mais qu'il faut à tout prix continuer à faire un pas après l'autre malgré ça. Qu'avec tout cette aura de mort qui n'a cessé de planer autour de moi ces derniers mois, la seule conclusion bancale à laquelle je sois parvenue c'est que la vie n'est pas juste, qu'elle ne le sera jamais, mais qu'en attendant on peut seulement essayer de faire au mieux pour ne pas se retrouver seul quand le pire se produit. Et je m'essoufle, je gesticule, je te secoue pour te dire que merde, je suis là ! Alors regarde moi dans les yeux et ose me dire que ça ne change rien. "Non. Non, bien sûr que ça ne change pas rien, tu rends le poids sur mes épaules plus léger. La vache, j'ai l'impression de nous revoir il y a deux ans, le jour où je t'ai expliqué."  Je n'avais pas pleuré comme ça devant quelqu'un depuis ce fameux jour, en effet. Mais c'est parce que je voudrais tellement que tu t'éloignes de ce putain de précipice au bord duquel tu te tiens. Tu mérites plus que n'importe qui d'être heureuse. Le moindre millimètre entre toi et le bord du précipice compte. 

Il est cinq heures j'ai mal au coeur, il est cinq heures il est cinq heures.