Lettre à Julie

Ma douce,

Je sais pertinemment que je ne trouverai pas le sommeil ce soir, tout comme je n'ai presque pas dormi la nuit dernière. J'étais trop occupée à enregistrer la sensation de ton souffle sur ma joue. 

Te voir partir ce matin a été un déchirement terrible, et retrouver les miens demain, malgré 4 mois de séparation, n'apaisera même pas ma peine. Tu n'es pas là-bas avec eux. Tu es déjà loin...

J'aimerais bien être capable de faire bonne figure et de garder le sourire, mais très franchement... l'amour est schizophrène. J'ai beau être la personne la plus rationnelle du monde et ne douter en aucune manière de la force de notre lien, je me traîne comme un animal blessé, et ça va probablement perdurer ainsi les quatre prochains mois. Egoïstement, je ne ressens que ma peine. Je savais que ton départ approchait ; je le savais, la nuit où tu m'as embrassée pour la première fois ; je le savais et pourtant... Pourtant je ne parviens pas à me raisonner.

Le plus ironique là-dedans, c'est probablement le fait que je partirai moi aussi à l'autre bout du globe dans quelques mois. Mais on dit que c'est toujours plus difficile pour celui qui reste. Pour moi ça l'est : je te vois déjà partout dans cet environnement dans lequel on a vécu ensemble ces derniers mois.

Oh mon amour, tu me manques déjà. Vas, vis et deviens comme ils disent... et reviens-moi. Reviens-moi prête à porter tous les projets que j'ai pour nous.

Pardonne-moi de n'avoir pu t'accompagner à l'aéroport. 

Je t'aime.